République Démocratique du Congo ; la question de redéploiement des unités des casques bleus à partir de la ville de Butembo vers la cité de Kiwanja (territoire de Rutshuru), et la ville de Goma, en province du Nord-Kivu, n’a cessé de faire couler encre et salive.
Bien que la société civile de Butembo, par l’entremise de son président, relayé par africanews.com, a parlé d’un sentiment de satisfaction, le professeur Joseph Kitaganya, cadre scientifique basé au Nord-Kivu, quant à lui, ne semble pas trouver grand-chose de quoi espérer pour le départ de la MONUSCO.
« Moi, je pensais qu’elle se retirait pour rentrer cher elle ! », s’exclame-t-il.
Par ailleurs, il pense que, considérant le contexte actuel des choses, la question de retrait définitif et précipité de la MONUSCO reste l’apanage du gouvernement congolais et des Nations Unies. Il souhaite qu’un plan de retrait fixé pour 2024 et que l’Etat congolais a dernièrement exprimé le souhait de précipiter avant cette année, soit mis en œuvre conformément à la volonté des Congolais.
« C’est aux autorités compétentes de la RDC de contacter le conseil de sécurité des Nations Unies et la communauté internationale, et leur demander de reprendre tous ces contingents que l’on retrouve surtout ici à l’Est, notamment dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. », recommande-t-il.
Joseph Kitaganya reste d’avis que « la communauté internationale n’a aucun intérêt pour le bien-être de la République Démocratique du Congo ». Surtout vu l’embargo sur l’achat d’armes qui pèse encore sur le pays, par son approbation. Pourtant, « au courant que la RDC est agressée par de pays étrangers ! », regrette-t-il.
Signalons que le redéploiement des casques bleus de Butembo à Goma et Kiwanja est temporaire, à en croire le porte-parole intérimaire de la MONUSCO, Ndèye Khadi Lo. Celui-ci ajoute que les bases évacuées à présent sont protégées par l’armée et la police congolaises.
Il convient aussi de préciser que la synergie des mouvements citoyens projette de nouvelles manifestations en ville de Goma, jeudi 25 et vendredi 26 aout 2022. Deux journées ville-morte décrétées par ces groupes pro-démocratie pour exiger le retrait définitif de la mission onusienne.
Félix ISSA